DINARD Le LUNA PARK dans les années 50 '
Située sur la digue de la plage de l' Écluse , à DINARD, voici la salle de jeux dite LUNA PARK où , dans les années 50 ' j' ai bu ma toute première bouteille de Coca Cola à 100 anciens francs . 25 cl de Coca Cola ,
parfait pour un rot , mais insuffisant pour se désaltérer entièrement quand on est jeune et peu fortuné . Aussi , je me suis remis à la menthe à l' eau à 20 francs , les monnayeurs du LUNA PARK se chargeant d' avaler les 4 autres pièces échangées contre mes 100 francs .
C' est également contre une pièce de 20 francs que j' écoutais depuis le juke box les succès de Brenda LEE " DYNAMITE " ou " ROCK THE BOP " , et aussi : " YOU ARE MY DESTINY " par Paul ANKA , sans omettre " KING CREOLE " par Elvis PRESLEY , notamment pour son intro .
A cette époque le LUNA PARK de DINARD possédait le bruyant jeu de tir au fusil à rayon électrique " SHOOT THE BEAR " .
Chaque fois que le tireur faisait mouche , l' impressionnant grizzly se redressait dans un rugissement sonore bien appuyé avant de repartir dans un autre sens , poursuivi par le chien du chasseur . Pour apprécier ce jeu, rendez-vous sur Youtube !
Impossible aux dinardais ou touristes se rendant à la plage de l' Écluse en ces années fifties d' échapper aux rugissements si particuliers émis par ce jeu " SHOOT THE BEAR " , quand ce n' étaient pas les Rock and Roll diffusés par le puissant haut-parleur du juke box , pour peu qu'ils empruntaient la Promenade des Alliés .
Le passage souterrain donnant accès à la plage n' existait pas encore en ces temps reculés .
Le LUNA PARK de DINARD situé sous la terrasse des cabines ( côté promenade du Maréchal Foch ) a depuis longtemps disparu , absorbé vraisemblablement par l' agrandissement du restaurant " Le Glacier " , à moins qu'il n' occupe l' emplacement actuel du restaurant " La Grignoterie " .
Profitant du soleil , allongé sur les larges rebords de la piscine recouverte par les grandes marées je faisais sécher mon blue- jeans avec lequel je m' étais au préalable baigné et que je conservais sur moi afin qu'il garde sa forme .
Pour accélérer ce processus de blanchiment alors très à la mode , il convenait de frotter le devant des jambes du jeans avec des poignées de sable mouillé par l'eau de mer .
Avec les copains nous répétions l' opération , bain et sablage , autant que nous pouvions afin de donner à notre blue-jeans l' aspect délavé recherché .
En ces années fifties , certains soirs on pouvait danser au son du juke box au bar restaurant aménagé en dancing " le Pingouin " , situé au 3 rue Winston Churchill . C' était l' époque ONLY YOU par les PLATTERS
Dans la grande salle de l' HÔTEL DE L' UNIVERS situé au 9 place de la République à DINARD Il y avait également des soirées dansantes animées parfois par un orchestre local . Je crois me souvenir que le chef de l' orchestre dinardais oeuvrant à l' UNIVERS a par la suite animé Radio Émeraude . Son nom ne me revient pas .
Le soir , pas de blazer et pantalon blanc de yachtman , juste un tricot de marin et pour appuyer le côté vacancier un zeste d' AMBRE SOLAIRE dans le cou dont on pensait le parfum irrésistible . . .
Hélas , certains soirs nous n' étions pas nombreux à fréquenter ces lieux de danse où les cavalières ne se bousculaient pas . Heureusement , il y avait quelques rares jeunes étudiantes anglaises munies ou non d' autorisation de sortie . On était encore loin de " A nous les petites anglaises " , pourtant , pour les avoir croisées à de nombreuses reprises , ces jeunes anglaises encadrées étaient parfois légion dans les rue de Dinard , en ces années fifties .
J' ai quitté définitivement ma Bretagne natale pour Paris en 1960 . Par la suite , au cours de rares et courts passages à Dinard , je n' ai pas cherché à retouver les endroits de distraction de ma jeunesse .
Je n' ai pas non plus reconnu la rue François Hénon à Dinard telle que je l' avais laissée , où chez ma tante Esther et mon oncle Jules notamment grâce à leur affection j' ai vécu de si merveilleux moments , avant et après mes années en orphelinat à Priziac .
Profondément ancré dans mon subconscient , Dinard demeure et restera mon meilleur souvenir .